Le choix du mercredi, tout d’abord, certainement parce que les enfants n’ont pas école. Le maître, justement, est là! Il s’agit de l’huissier dit de justice qui a rassemblé la classe constituée par les occupants du campement de fortune. Quelques pions, déguisés en policier surveillent l’assemblée, mains dans le dos, garant de l’ordre établi.
L’huissier lit l’acte. C’est pas le moment de faire un débat mais j’ai furieusement envie de faire remarquer que ce ne sont pas des gens du voyages, subterfuge qu’a utilisé BMO pour faire croire à la justice que ces gens n’étaient pas dans l’habitat contraint qui leur est réservé par la municipalité. Ces gens sont des migrants demandeurs d’asile.
Ce campement était de toute façon inacceptable, l’hiver approchant il aurait été invivable.
Ce n’est donc pas un mal que les autorités décident en leur(s) âme(s) et conscience(s) d’en finir et de siffler la fin de la récréation. Mais pourquoi cette mise en scène criminalisante? La peur de l’étranger ?
C’est donc parti pour l’attribution des logements très provisoires, famille par famille sous un barnum dressé pour la circonstance par les services de la mairie. On se croirait dans le service public ( ou à la banque ) avec une marque sur le sol pour faire respecter la confidentialité.
Le soleil jouant à cache cache avec les nuages nous avons le droit à une bonne averse qui va réunir tout le monde sous l’abri blanc. C’en sera donc fini de ce que vous voyez sur la photo, les familles reçues une à une, les autres respectant la distance imposée. Nous sommes tous les uns contre les autres, le ton des autorités est gentil.
Tout se passe poliment sauf une récrimination à propos des enfants qui ne peuvent pas suivre l’école avec ces déplacements de domiciles incessants. L’autorité répond qu’elle fait au mieux et qu’il n’y a pas assez de logement à Brest pour garder tout le monde.
Les destinations seront Le Blanc Sablon (Le Conquet), Bertheaume (Plougonvelin), Les Trois Curés (Milizac), un hôtel en ville et à Coallia même. L’organisation serait faite en fonction des prochains rendez vous des gens. Ne pas éloigner ceux qui vont être logé en CADA bientôt, si c’est vrai, c’est bien.
Les transports se font avec un car et quelques voitures, personne n’est laissé à pieds et un effort est fait pour les bagages. Ce n’est pas rien de faire disparaître ce campement qui commençait à faire penser celui des « gens du voyage », il y est mis beaucoup de bonne volonté!
5 Personnes, des hommes célibataires sans enfants, devront téléphoner au 115 qui a leur nom et leur donnera un hébergement d’urgence. Cela fait longtemps que le 115 n’a pas donné d’hébergement d’urgence aux demandeurs d’asile, il n’y a pas si longtemps il les refusait. Question ?
Le groupe va être regretté car il permettait la discussion et la mise en commun des soucis, mais le camp lui, sera oublié. Il n’était pas capable d’en remontrer à l’hébergement dans une maison… sauf si celui ci est de type hôtelier et qu’il ne permet pas de cuisiner… sauf que les mobil homes dans les campings pourraient sembler une bonne solution, mais ils rendent l’intégration impossible car éloignés dans la campagne.
Il n’y aurait pas de place en ville!
Aucun bâtiment public inutilisé ?
